Syracuse

de Nils Frahm

En parallèle de la sortie d'un single pour Erased Tapes, "Then Patterns", Nils Frahm pense déjà son héritage avec ce "Old Friends New Friends", une compilation de 23 inédits enregistrés entre 2009, l'époque de ses premiers albums "Wintermusik" et "Bells", et 2021. Le pianiste allemand a profité des derniers confinements pour trier ses archives et nous éviter un album de chutes de studio mal fagoté après sa mort. └La nature de l'esprit - et des disques durs - fait que tu oublies un tas de trucs. Et je déteste l'idée que quelqu'un vienne fouiller dans mes affaires pour trouver quelque chose que j'ai oublié┴, explique-t-il. Alors il a décidé de choisir lui-même parmi ses titres oubliés. └De toute façon, je brûlerais probablement tout avant de partir. Mais voilà les morceaux que je voulais voir rester.┴Rien de déroutant dans cette └anatomie de toutes mes façons de penser la musique et de jouer┴, qui démarre par un hommage (de seulement 3 minutes 49) au 4:33 de John Cage, mais des perles à enfiler comme le très cinématographique Berduxa, ou All Numbers End, toujours à la limite du cafard, la ritournelle In the Making, ou la mélopée d'outre-tombe The Idea Machine, un détour dans les entrailles du pianiste. La rétrospective s'assombrit sur la fin, avec cette intimidante lévitation sur The Chords Broken Down tandis que le final Old Friends prend un tour plus polar. 80 minutes plus tard, la postérité de Nils Frahm est assurée. © Smaël Bouaici/Qobuz