Médiathèque Départementale de la Drôme

de Alanis Morissette

Pour son dixième album, Alanis Morissette s’essaie à la musique méditative, sur les traces de John Cage et Karlheinz Stockhausen. On connaît les bénéfices psychologiques que la musique peut engendrer ̂ qu’il s’agisse de la réduction du stress ou de l’amélioration des performances cognitives. Voici comment l’interprète de "You Oughta Know" justifie son choix : "La musique est, pour moi, comme une sorte de portail, une invitation dans un état d’être dans lequel je ne suis pas normalement. Faire ce disque m’a permis de rester très connectée et responsable pendant le Covid, alors que j’avais l’impression que j’allais simplement disparaître et flotter au loin". Avec cet album atypique pour une chanteuse pop, Alanis Morrissette prolonge en quelque sorte le podcast "Conversation with Alanis Morissette" qu’elle animait entre octobre 2015 et décembre 2018 et qui tournait, entre autres, autour de la spiritualité et du développementalisme. Remplis de percussions envoûtantes, de bourdons apaisants et de voix aériennes, cet album se caractérise par des morceaux souvent longs, que Morissette a écrits avec Dave Harrington. Mais la Canadienne n’a pas une vision stéréotypée de la méditation. Celle-ci peut aussi s’exprimer par des sons plus fougueux, comme le montre le morceau "Mania-resting in the fire", inspiré par le jazz expérimental de John Zorn. Tels le yin et le yang, le calme et la tempête sont les deux faces de la méditation à la sauce Morissette. Une méditation à la fois réconfortante et remuante. ″Nicolas Magenham/Qobuz