Syracuse

de Christophe Miossec

Avec ses arrangements épurés, Simplifier porte bien son titre, l'idée étant de produire avec le minimum d'instruments et sans ordinateur (guitare, basse, boîte à rythme de 1969). C'est lors de la tournée de Boire en 2020 que le chanteur breton a retrouvé le plaisir « préhistorique » (selon son expression) de faire de la musique avec trois fois rien. Dans "Simplifier", il est évidemment question de Brest, sa ville natale. Le morceau "Je m'appelle Charles" est un portrait de Charles Muzy, patron de la salle de concert légendaire le Vauban située en plein coeur de la commune finistérienne. C'est là que tout a commencé pour Miossec et on raconte même que lors de ce premier live en première partie de The Divine Comedy, il aurait volé la vedette au chanteur anglais.Il est également question de son passé de journaliste : "Qui, quoi, où, comment et pourquoi ?" est la fameuse règle des 5W qui, selon Miossec, peut résumer tout une vie. De manière faussement prosaïque, il fait également la liste des différentes voitures qu'il a possédées - là encore une manière biaisée de faire le point sur sa vie. Dans cet album, il aborde aussi la question des sentiments ("Tout est bleu"), ainsi que, dans Meilleur jeune espoir masculin, d'un livre qui a bouleversé Miossec : "L'Inconnu de la poste" de Florence Aubenas, sorti en 2021, qui racontait le meurtre d'une postière de l'Ain, pour lequel Gérald Thomassin (César du meilleur jeune espoir masculin en 1991) fut soupçonné. Dépouillé, brut et poétique, Simplifier est sans doute l'un des plus sincères autoportraits de Miossec. ©Nicolas Magenham/Qobuz