Syracuse

de Dalton

DALTON est-il l'un des secrets les mieux gardés du rock indé français ? L'un des plus étonnants, les plus originaux ? Ce trio parisien qui dit faire du post-punk propose en ce mois de Mai son 2è album, Soleil Orange.On y retrouve, comme dans leur précédent opus, un mélange de guitares abrasives venues du punk et des débuts de la new wave et de paroles en français à l'humour absurde et poétique. Mais le tout avec un son plus puissant, plus tranchant, et qui s'aventure parfois avec bonheur dans les sonorités électroniques. Fétichiste du détail qui cloche, sociologue de la lose, obsédé par la route et les Audi A3, le chanteur-guitariste, Patrick Williams, promène son parler-chanté avec son habituelle élégance sur les rythmiques nerveuses et millimétrées de JB Kiwiboy et Constant Popot. Il balance des textes inquiétants et pince sans rire, où la catastrophe n'est jamais loin, mais chantée dans un lyrisme sec. Echappant aux classifications, cassant les postures toutes faites, DALTON verse dans nos oreilles fatiguées une fraîcheur jouissive, une liberté de ton juvénile pour ce trio tout neuf, mais dont les racines remontent loin.